
Beaucoup de gens m’ont demandé cette année comment fonctionnait le jour des ancètres, alors je me suis dit qu’un petit point là-dessus pourrait être le bienvenue !:)
C’est vrai qu’à l’heure où le 31 octobre est devenu Halloween, fête commerciale par excellence, il peut être un peu difficile de s’y retrouver !
Dans la tradition chrétienne, le 1er novembre est le jour des morts. Les gens vont surtout sur les tombes ou dans les jardins du souvenir pour entretenir. Oui, mais pour entretenir quoi ? Si c’est pour donner un coup de balai sur la pierre, remettre une ou deux fleurs, cela ne sert pas à grand-chose… On sait bien que les tombes ne sont pas la demeure de nos défunts… Je préfère y voir, dans la volonté première de la mise en place de cette célébration, l’importance de l’entretien d’une relation : la relation à un être cher qui est parti ; Et si cet être n’était pas cher au survivant, mais maltraitant et toxique, la relation à une personne qui revêt une importance particulière dans sa vie.
Quant on sait que chaque personne que l’on a cotôyé vit encore d’une certaine façon, à l’intérieur de nous, cela à son importance. Elle vit de par nos souvenirs, l’éducation qu’elle nous a donnée, le son de sa voix, le parfum dont on se souvient et qu’on lui associe, ses mots qui résonnent encore parfois longtemps après son changement d’état, les valeurs qu’elle a pu nous faire passer, les rires, les sourires qu’elle a fait naître en nous, ou bien les larmes qui ont coulé sur nos jours… Tout cela coule encore un peu dans nos veines, fait partie intégrante de notre construction, simple ou difficile, avouée ou détestée, aimée ou inavouée. L’importance de reconnaître cette place est d’y faire le point. Pour nous. Pour libérer notre coeur, l’alléger. Etait-ce tout blanc ou tout noir avec cette personne ? A t-on pardonné ? Peut-on pardonner? Veux t-on pardonner ? Quelle force cette relation nous a t-elle apporté ? Qu’en a t-on appris ? Et c’est parfois juste pour se réchauffer le coeur qu’on se remémore de bons souvenirs…. Bref, voir où on en est avec cette personne.
Mais on peut aussi imaginer que cela libère également cette personne, que cette âme qui est partie, qui a changé d’état, peut vouloir nous aider, qu’après avoir vécue une vie nourrie de ses atouts et empêtrée de ses faiblesses, elle peut vouloir nous faire passer de l’énergie, nous enjoindre d’ aimer, nous accompagner dans notre cheminement personnel et intime.
Ce jour est en correspondance aussi avec Samain, fête païenne hautement symbolique. Au temps où les hommes vivaient encore conscients de leur rapport à la nature, ils célébraient dans cette période, le début de la victoire de l’obscurité sur le jour.
C’est le moment où la nature se prépare à l’hiver, à sa « petite mort », passage imposé pour la nature avant sa re-naissance au printemps.
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